Noureddin Bongo Valentin Credit:© 2025 D.R./Le Radar
Dans un entretien exclusif accordé à Info241, Noureddin Bongo Valentin est revenu pour la première fois sur ses 625 jours de détention, marqués selon lui par des tortures, des spoliations et un procès « expéditif ».
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L’ancien coordinateur général des Affaires présidentielles dénonce un « coup d’État maquillé » et une « justice aux ordres ».
« Une farce judiciaire »
Condamné à 20 ans de prison par contumace pour détournements de fonds, il affirme n’avoir « jamais eu accès à une seule preuve ».
Il accuse la justice d’avoir ignoré le pourvoi de ses avocats et des vidéos clandestines qui montreraient, selon lui, des pressions venant du général Brice Oligui Nguema.
Un combat désormais international
Depuis son exfiltration en mai 2025, Noureddin Bongo dit vivre avec de lourdes séquelles physiques et psychologiques. Il annonce avoir saisi plusieurs juridictions étrangères, dont la Cour africaine des droits de l’homme, et confirme une procédure en France contre des officiers gabonais accusés de tortures.
Arrestation brutale et « mise en scène » des valises d’argent
Il raconte une arrestation violente le 30 août 2023, plusieurs heures avant l’annonce du coup d’État.
Concernant la vidéo où il apparaît avec des valises de billets, il parle d’une « mise en scène grotesque » orchestrée sous la menace :
« Ils ont menacé de violer ma femme et mes enfants. Ce n’était pas mon argent. »
Tortures et spoliations
Noureddin décrit des sévices quotidiens dans plusieurs lieux de détention :
« Étranglements, électrocutions, passages à tabac… »
Il affirme que sa mère aurait été frappée devant lui, et que d’autres détenus auraient subi les mêmes traitements.
Il accuse aussi des agents de l’État d’avoir vidé ses comptes et confisqué ses biens.
Une libération sous pression
Selon lui, l’intervention de plusieurs chefs d’État africains et la mobilisation de sa femme ont été déterminantes dans sa libération. Avant leur sortie, lui et sa mère auraient été forcés de signer un engagement « de ne rien révéler ».
« Pas de retour possible au Gabon »
Installé à l’étranger, il exclut tout retour :
« Ma vie serait en danger. »
Il rejette également toute ambition politique.
Une dernière promesse
Noureddin Bongo conclut en affirmant vouloir défendre ceux qu’il considère comme des « otages politiques » :
« Après 625 jours d’enfer, je n’ai plus le droit de me taire. »