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Jean de Dieu Moukagni Iwangou : l’ultime hommage à un homme d’État irréprochable


Jean de Dieu Moukagni Iwangou : l’ultime hommage à un homme d’État irréprochable

La dépouille de l’ancien ministre d’Etat Jean de Dieu Moukagni Iwangou à Libreville Credit:© 2025 D.R./Le Radar

La dépouille de l’ancien ministre d’État Jean de Dieu Moukagni Iwangou a été officiellement exposée le jeudi 20 novembre 2025 à la salle des fêtes Nka’ Ayago, dans la cité Damas, au quartier Awendjé à Libreville pour un ultime hommage.

Plusieurs personnalités se sont inclinées devant sa dépouille, parmi lesquelles le Chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, qui a tenu à effectuer personnellement le déplacement.

Figure marquante de la vie politique gabonaise, Moukagni Iwangou demeure pour beaucoup l’incarnation d’un engagement sans compromission. S’il fut parfois critiqué pour sa participation au gouvernement d’Ali Bongo, ses proches rappellent qu’il considérait cette étape comme une phase nécessaire de son parcours politique, sans jamais renoncer à ses principes.

Fait notable : dans le procès des Bongo actuellement en cours à Libreville, son nom n’apparaît nulle part, bien qu’il ait occupé des fonctions ministérielles sous le régime déchu. Il s’est éteint dans la dignité, sans fortune, fidèle à sa réputation d’homme intègre.

Un parcours politique forgé à l’école de l’UPG

Issu de l’Union du Peuple Gabonais (UPG) de feu Pierre Mamboundou, Jean de Dieu Moukagni Iwangou appartenait à cette génération d’acteurs politiques qui ont profondément marqué la vie nationale. Aux côtés de figures telles que Richard Moulomba Mombo ou encore David Badinga, il incarnait cette “écurie UPG”, matrice de plusieurs leaders influents reconnus pour leur rigueur et leur engagement.

Un héritage précieux pour une jeunesse souvent déconnectée de l’histoire politique du pays.

Un juriste brillant, un homme de conviction

Décédé le 1ᵉʳ novembre 2025 à l’âge de 65 ans, Moukagni Iwangou était magistrat hors hiérarchie. Il portait une vision exigeante de la justice : droite, ferme et insensible aux pressions. Orateur redoutable, apprécié pour sa rigueur intellectuelle, il restera comme l’une des dernières grandes voix du Gabon républicain.

Ses dernières années furent marquées par une relative discrétion et une situation matérielle difficile. Privé de revenus stables après son départ du gouvernement, il vivait principalement grâce au soutien de ses proches, sans jamais se plaindre.

Un homme affaibli, mais demeuré digne jusqu’au bout

Les mois précédant son décès avaient laissé entrevoir une dégradation progressive de son état de santé. Selon sa famille, il avait d’abord été admis à l’hôpital de Bongolo, dans la Ngounié, avant une nouvelle rechute. Transporté d’urgence à Libreville, il a été hospitalisé à la clinique El Raphà, où il s’est finalement éteint.

Moukagni Iwangou laisse l’image d’un homme d’État contrarié, d’un intellectuel indocile et d’un patriote lucide. Sa disparition referme un chapitre du Gabon politique où la parole avait encore la force de la pensée.

Il sera inhumé ce samedi 22 novembre à Mouila, dans la province de la Ngounié, au cimetière familial.

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